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Alice Marquaille - Historienne de l'art, Commissaire d'exposition

How Not to Make an Exhibition -

How to Perceive Reality Through Altered States of Consciousness (ci-dessous)

29 – 30 mai 2010

Magasin – CNAC, Grenoble

Avec : 

Cabello/Carceller, Ivars Gravlejs, Emilie Ibanez, Fouad Bouchoucha, Bruce High Quality Foundation, Jean-Baptiste Farkas, Christophe André

Co-commissaires : Sara Fuentes Yanez ; Sophie Lapalu ; Alice Marquaille ; Maya Mickelson ; Veronica Valentini

Comment ne pas faire d’exposition est un programme interdisciplinaire réunissant des artistes et des collectifs d’artistes d’Espagne, des Etats-Unis, de France et de Lettonie, de générations différentes et issus de champs multiples. Ce programme est proposé par un groupe international de curatrices aux compétences tout aussi diverses, réunies pour former la Session 19 de l’Ecole du Magasin, formation professionnelle aux pratiques curatoriales à Grenoble. Se déclinant sous la forme de tables rondes, d’un atelier, de conférences, d’activations de protocoles artistiques, de publications et d’installations, Comment ne pas faire d’exposition n’est pas une exposition au sens conventionnel du terme, mais une invitation à l’expérimentation active des artistes, des publics et de la Session 19.

Prenant pour point de départ le contexte dans lequel il a été élaboré, une école, Comment ne pas faire d’exposition s’interroge sur la construction des acquis et l’assimilation des savoirs. Les « tactiques de fiction », terminologie qui articule le programme, offrent des alternatives aux systèmes d’apprentissage établis et remettent en question leur dimension coercitive. Emprunté au théoricien français Michel de Certeau, le terme de tactique désigne une manière de s’infiltrer dans les failles des systèmes dominants pour y créer des espaces interstitiels. La notion de fiction ne se réfère pas à l’invention d’un monde imaginaire, mais offre une trame narrative qui permet une construction intelligible de la réalité.

A travers l’ensemble du programme Comment ne pas faire d’exposition, nous abordons différentes perspectives qui s’entrecroisent, nous ouvrons des hypothèses qui viennent s’étayer à travers le dialogue suscité entre les artistes et les publics. Ces perspectives et hypothèses seront ensuite repensées dans le contexte de ce que nous nommons « How To », une édition élaborée en post-production, qui constitue le dernier volet de Comment ne pas faire d’exposition. Accessible sous la forme d’un PDF téléchargeable ici (post prod how to) , ce « How to » tire son nom du rapprochement des homonymes anglais « how-to » et « how to », qui signifient respectivement « manuel » et « comment ».

Questions indéfiniment ouverte, « How to » aborde les multiples interrogations de la Session 19. Quel rôle l’art joue-t-il dans une société qui reconnait à peine l’existence d’un scénario où la parole publique et le comportement symbolique pourraient adresser des enjeux importants pour le bien commun ? L’effet de surprise permet-il à l’art d’affecter la réalité, plutôt que de la refléter ? Quels sont les points de rencontre entre l’histoire, le politique et le langage ? Comment ? Comment désobéir au contrôle politique du désir et de ses affects ? Comment court-circuiter les technologies du genre et leur inscription dans la mémoire du corps ? Comment affirmer une insurrection dans la manipulation des médias de masse ? Comment invalider le système éducatif et reconsidérer l’apprentissage ? Comment créer un espace pour une nouvelle transformation du politique et du social à travers la participation collective ? Comment changer les perceptions de sorte à échapper au cadre d’une société normalisante ? Comment déconstruire les préjugés et repousser les frontières de la doxa en interrompant les relations entre la sensation et son analyse perceptuelle ?

How to Perceive Reality Through Altered States of Consciousness

Vexations

installation, in situ, 29 et 30 mai 2010, Magasin- CNAC

Avec :

Fouad Bouchoucha

Commissaire : Alice Marquaille

Les facultés intellectuelles qui sont en jeu : la mémoire, la conscience, la concentration, la réflexion, la perception. Le moyen pour ébranler nos facultés sont les Vexations (1893) d’Eric Satie. L’interprétation ou l’écoute de cette composition répétitive provoque un état méditatif, état de suspension qui rend disponible à la captation du réel. Inspirée de la composition Vexations, l’artiste propose une installation, composée de matériaux bruts qui permettent de construire une galerie et un espace de méditation. Cette installation est une nouvelle partition dans laquelle le spectateur endosse les rôles de compositeur et d’interprète afin de recomposer une nouvelle perception de la réalité. Cette triade était au cœur des interrogations de Satie qui la remettait en jeu par des partitions visuelles, performatives, sur lesquelles il inscrivait des indications permettant au musicien d’être tout à la fois compositeur et auditeur privilégié.

Comme l’artiste Fouad Bouchoucha le remarque lui-même à propos de son travail, à l’origine de chacun de ses projets artistiques, il y a le son. Ce dernier étant compris à la fois comme phénomène physiologique et culturel: l’artiste s’intéresse aussi bien aux musiques transcendantales traditionnelles, aux modes de diffusion des subcultures urbaines, qu’aux fréquences propres aux objets ou aux paysages aussi bien réels que mentaux. Les sculptures de Fouad Bouchoucha sont des traductions visuelles de phénomènes acoustiques, elles interrogent notre manière d’appréhender le son. Elles s’interposent entre la sensation, donnée par l’œuvre, et les attentes que nous pouvions avoir, déçues ou surprises. Il opère des glissements par le biais de manipulations mécaniques, d’écarts sensoriels, qui sont les fruits de l’interprétation de prérequis scientifiques, connaissances qui soutiennent et jalonnent toute son œuvre : ainsi notre corps devient caisse de résonance, la fréquence d’un disque en verre l’objet d’une impossible écoute, le sol d’une galerie une percussion.

 © 2020 by Alice Marquaille. Created with Wix.com

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